
Contrairement à certaines affirmations purement politiques, juste avant le lancement des campagnes massives de vaccination, les études au moment de la mise en marché des différents vaccins, ne permettent pas de savoir si les vaccins anti-Covid protègent des formes graves ou mortelles de la maladie.
Argument détaillé
1 – Le vaccin Pfizer
1.1 – Ce qui a été testé ou non
Selon le rapport d’évaluation de l’Agence Européenne du Médicament du 19 février 2021, pour le dossier de l’AMM conditionnelle, il y a bien au départ l’objectif de tester l’efficacité prophylactique du vaccin contre les formes sévères.
En revanche, l’efficacité sur la mortalité ne fait pas partie des objectifs de l’étude de phase 3.
1.2 – Formes graves
Concernant les formes sévères, on verra page 6, que les statistiques sont ininterprétables en raison d’un très faible nombre de cas sévères dans le groupe des vaccinés et le groupe placebo pour que la différence soit significative.
Malgré plus de 18.000 personnes dans chacun des groupes (vaccinés et placébo), la puissance pour tester l’efficacité sur les formes sévères et/ou la mortalité n’est pas atteinte en raison de la faible fréquence des formes graves et des décès ….
Ainsi, d’après le tableau de résultats n°12 (p90) du dossier d’AMM conditionnelle sur le site de l’agence européenne du médicament fourni par Pfizer concernant l’efficacité sur les formes sévères de COVID-19, nous constatons que l’intervalle de confiance va de -124.8 à 96.3%. Cet intervalle de confiance englobant le zéro, il n’est donc pas prouvé que le vaccin protège des formes sévères de la COVID-19
D’ailleurs, quelques pages plus loin de ce même document (p93), il est noté que la rareté relative des cas sévères nécessiterait soit une plus grande population d’étude et/ou une durée plus longue de l’étude pour avoir un pouvoir statistique suffisant.
Le Vidal (version du 27 janvier 2021) confirme pleinement cette analyse :
1.3 – Formes mortelles
Comme en témoigne l’étude du NEJM (en p8), l’efficacité sur la mortalité est impossible à évaluer puisque la publication sur la sécurité et l’efficacité du vaccin fait état d’aucune mort de la COVID-19 dans aucun des groupes. On ne peut donc pas comparer la mortalité entre le groupe vacciné et le groupe témoin.
Heureusement, on se donne encore 2 ans pour y voir plus clair à ce sujet.
2 – Le vaccin AstraZeneca
2.1 – La vision politique
Le 24 février 2021, juste avant le lancement généralisé de la vaccination avec le AstraZeneca, la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré sur LCI :
Il y a ce que les gens pensent et ce que les études scientifiques montrent. Les dernières études scientifiques montrent que le vaccin AstraZeneca est très efficace sur les formes graves. Et c’est ce qu’on recherche.
2.2 – La vision scientifique
On se demande bien sur quelles études la ministre s’est appuyé dans sa déclaration puisque le Vidal, dans sa note d’analyse des conditions de mise en marché du vaccin AstraZeneca, relatait à 2 reprises qu’on ne pouvait rien dire sur l’efficacité du vaccin sur les formes graves, en s’appuyant sur les avis de l’Agence Européenne du Médicament.
Le Vidal donne un aperçu de l’analyse des experts du CHMP (Committee for Medicinal Products for Human Use), le Comité des médicaments à usage humain, qui est un comité de l’Agence européenne des médicaments. Qui redit la même chose.
Liens complémentaires pour en savoir davantage
- Etude « Safety and Efficacy of the BNT162b2 mRNA Covid-19 Vaccine » : étude dans le The New England Journal of Medicine sur le vaccin Pfizer, publiée le 16 décembre 2020. L’étude confirme les résultats préliminaires annoncés le 18 novembre par les fabricants. Pour l’essai, plus de 43 000 personnes âgées de plus de 16 ans ont été aléatoirement réparties en deux groupes de même taille. Dans l’un des groupes, les participants ont reçu deux doses du vaccin administrées à 21 jours d’intervalle, et dans l’autre groupe, deux doses d’un placebo (une solution saline).
- Vaccin AstraZeneca : les données de l’avis favorable de l’Agence Européenne du Médicament : fiche du Vidal sur les données ayant permis la mise en marché du vaccin d’AstraZeneca
- Assement report de l’Agence Européenne du Médicament du vaccin AstraZeneca : rapport du 19 janvier 2021
- Assement report de l’Agence Européenne du Médicament du vaccin Pfizer : rapport du 19 février 2021
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Bonjour,
Bien entendu que ces vaccins ne sont pas « sûrs, fiables et efficaces » comme on voudrait nous le faire croire; mais par delà, on peut aussi se poser la question du pourquoi? Alors que c’est surtout l’immunité cellulaire qui joue un rôle prépondérant sur la gravité de la maladie, et non l’immunité humorale : https://www.mesvaccins.net/web/news/16382-covid-19-l-immunite-cellulaire-jouerait-un-role-essentiel
Merci pour ce très bon site,
Bonne journée!
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[…] si le vaccin n’évite pas la contamination, il diminue les formes graves. Paroles en l’air, sans études le confirmant. Maintenant qu’on étudie les cas de contamination sous vaccins, rien n’est moins sûr selon […]