
L’épidémie de Coronavirus de 2020 a provoqué une surmortalité de près de à 5 à 7% par rapport à l’année précédente, et non de 9%, quand on intègre l’évolution structurelle de la société et notamment le vieillissement de la population. Si on compare avec une année de forte activité grippale comme 2017, l’augmentation ne représente que quelques pourcents. Au-delà de la virulence épidémique, la surmortalité de 2020 s’explique en partie par la politique sanitaire centralisée qui, par sa doxa idéologique en trop grande proximité avec les laboratoires pharmaceutiques, a entravé l’action des médecins de ville, contraint les soins, accéléré la mort des plus âgés et fragilisé les populations, dans un contexte antérieur de rationalisation de l’hôpital public. Quoi qu’il en soit, indépendamment des épisodes viraux à venir, la mortalité de la population est amenée mécaniquement à progresser dans les 50 prochaines années compte tenu du vieillissement de la population. Car, plus on vieillit et plus on a de chances de mourir, et quoi qu’on veuille, on finit toujours par mourir ! Ainsi, sans la nier, la gravité de l’épidémie de 2020, relativement modeste à l’échelle du temps, ne justifiait en aucun cas l’« arrêt de vie » que nous avons subi, et encore moins l’injonction vaccinale visant à nous faire retrouver notre liberté d’antan.
Argument détaillé
Quand on vient voir son médecin, inquiet du mal qui nous touche, la première question que l’on est tenté de lui poser est : « c’est grave docteur ? ».
Jusqu’à présent, les docteurs de la Peur ont cherché à dramatiser la situation, sans aucune prise de recul. Les chiffres Insee officiels ont paru en ce début 2021 et permettent de redonner de la perspective à cette année singulière.
1 – Mortalité 2020 en France
1.1 – Chiffres des décès en 2020
Sur l’ensemble de l’année 2020, selon les chiffres publiés vendredi 15 janvier par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), près de 667 400 décès ont été enregistrés, soit 8,79 % de plus qu’en 2019.
L’excédent de mortalité, toutes causes confondues, qui s’établit à 53 900 morts, ne peut pas être attribué intégralement à l’épidémie de Covid-19, mais s’explique pour partie par des évolutions structurelles, en raison de l’augmentation de la population française et de son vieillissement.
1.2 – Comparaison avec les années précédentes
Sans surprise, la surmortalité est visible lors de chacun des deux pics de l’épidémie de Covid-19, au printemps et à l’automne, avec des niveaux bien supérieurs à ceux des années précédentes aux mêmes époques.
La superposition des courbes de plusieurs années montre plusieurs épisodes de grippe saisonnière récents ayant entraîné une surmortalité importante :
- L’épidémie de l’hiver 2016-2017 dont le pic a été atteint en janvier 2017
- L’épidémie de l’hiver 2014-2015 avec un pic en février 2015
- L’épidémie de grippe de l’hiver 2017-2018 qui a duré jusqu’en mars 2018 et a entraîné un surcroît important de mortalité
- Le pic de mortalité bref et intense dû à la canicule de l’été 2003
Selon Sylvie Le Minez, chef des études démographiques à l’Insee, qui explicite ces chiffres pour Le Monde : « L’excédent provient à la fois de décès [supplémentaires] liés au Covid-19, directement ou indirectement, mais il y a aussi eu des décès en moins, engendrés par l’effet protecteur du confinement ». On sait par exemple que la criminalité et les accidents de la route ont connu une chute au printemps.
D’un point de vue démographique, cette surmortalité a concerné « uniquement les personnes âgées de 65 ans et plus », avec un bond du nombre de décès de l’ordre de 10 %, alors qu’on constate même une baisse pour les moins de 25 ans (− 6 %). La mortalité a également été plus forte pour les hommes (+ 10 %) que pour les femmes (+ 8 %).
Enfin, géographiquement, « quand on fait la résultante sur l’année, on s’aperçoit que toute la façade est du pays a été très touchée ». Parmi les régions aux plus forts excédents de mortalité, on retrouve l’Ile-de-France (+ 18 %), Auvergne-Rhône-Alpes (+ 14 %) ou le Grand Est (+ 13 %).
2 – Le poids des évolutions structurelles et l’impact de la Covid19
2.1 – Le paradoxe du taux de mortalité dans le temps
Cette analyse s’appuie sur l’excellente analyse « COVID-19 – du mythe aux statistiques » réalisé par un mathématicien souhaitant rester anonyme et relayée sur le blog Anthropo-logiques du Suisse Jean-Dominique Michel.
Le taux de mortalité a augmenté dans le temps depuis 2006 et on pourrait légitimement s’en inquiéter.
Le taux de mortalité s’envole ! C’est effroyable ! Que faut-il donc faire ? Faut-il emmailloter la population dans du coton dans l’espoir que les gens cesseront de mourir ?
En réalité, lorsqu’on observe l’évolution de la mortalité sur deux classes d’âges différentes : 60 ans ou moins (figure 2) et plus de 60 ans (figure 3), on constate que la situation est complètement renversée. Dans les deux cas la mortalité chute significativement. Ce qu’on prenait pour une catastrophe cachait en réalité une heureuse tendance.
Comment est-ce possible ? Quelle explication à ce paradoxe ?
L’explication se trouve dans le rôle du vieillissement dans l’évolution de la mortalité. Il est facile de comprendre que, plus on vieillit, plus on a de chances de mourir. De plus, en attendant suffisamment longtemps, tout le monde finit toujours par décéder.
On voit ainsi que, même s’il descend au cours du temps, le taux de mortalité des plus de 60 ans est bien supérieur en valeur à celui des moins de 60 ans : entre 30 et 40 pour mille, versus 1 à 2 pour mille pour les jeunes.
Le poids des populations âgées s’accentue dans la pyramide des âges, avec notamment l’arrivée des générations du baby-boom à l’âge de la retraite. Le poids des populations âgées devenant plus important, avec un taux de mortalité bien supérieur à celui des jeunes, la mortalité générale augmente ainsi structurellement. C’est ce qu’évoque l’Insee dans son analyse de la mortalité de 2020 : « l’excédent de mortalité s’explique pour partie par des évolutions structurelles, en raison de l’augmentation de la population française et de son vieillissement ».
2.2 – Notre analyse sur la contribution de cet effet sur la mortalité 2020
L’Insee évoquait qu’une partie des décès 2020 pouvait s’expliquer par des évolutions structurelles, en raison de l’augmentation de la population française et de son vieillissement. La question qui nous intéresse ici est : dans quelle proportion exactement ?
En effet si la population augmente, il est normal qu’il y ait plus de décès. Par ailleurs, avec plus de personnes âgées, qui meurent plus souvent, la mortalité naturelle ne peut que croitre. Il faut rajouter enfin un petit détail : l’année 2020, étant bissextile, avait un jour de mortalité de plus que 2019.
Nous avons cherché à projeter les taux de mortalité de l’année 2019, tranche d’âge annuelle par tranche d’âge annuelle, sur la pyramide des âges de 2020. Ainsi, toutes choses étant égales par ailleurs, nous pouvons comparer la mortalité de 2020, dans les mêmes conditions que 2019, tout en intégrant les évolutions démographiques entre 2019 et 2020.
Deux éléments intéressants :
- Entre 2019 et 2020, il y a eu 135 000 personnes en plus. Il est déjà normal que le nombre de décès soit plus important.
- Il y a un déficit de 133 400 personnes sur la tranche d’âge de moins de 70 ans, là où la mortalité est de l’ordre de 0,25% et une augmentation de 268 400 personnes sur les plus ou égal à 70 ans, avec une mortalité (2019) de l’ordre de 4,78%.
Nous sommes partis des fichiers de l’Insee (pyramide des âges de 2019 et 2020, tableau des décès de 2019 et 2020, classés ensuite par tranche d’âge annuelle). Les chiffres de l’Insee sont tous disparates d’un fichier à un autre. Pour retrouver de la cohérence nous avons encadré le résultat final avec un chiffre minimum à partir d’un fichier renormalisé et un chiffre maximum en partant des fichiers bruts.
Le travail sur les fichiers normalisés nous permet ainsi de calculer que, toutes choses étant égales par ailleurs, le nombre de décès en 2020 aurait dû être, du seul fait de l’évolution structurelle de la société, de 635 317 personnes (versus les 667 400 constatés), soit une augmentation de décès structurelle de 21 807 personnes.
Le chiffre des 53 900 morts supplémentaires par rapport à 2019 s’explique ainsi :
- 1 995 décès (4%) liés au fait que 2020 est une année bissextile et donc comporte un jour de plus que 2019. En 2019, en février, il y avait 1995 décès.
- 9 761 décès (18%) liés à l’évolution structurelle de la population française
- 42 144 décès (78%) liés du coup directement à la crise sanitaire du Covid19
Ainsi l’augmentation de mortalité entre 2019 et 2020, liée exclusivement à la Covid19 est de 6,87%, soit près des 4/5ièmes des 9% communiqués jusqu’à présent.
Le travail réalisé avec les fichiers bruts nous donne un chiffres de décès projetés sur 2020 de 635 3170 personnes, permettant d’en déduire que la contribution Covid 19 se limite à 30 088 personnes, soit 4,90%.
Compte tenu des incohérences dans les fichiers de l’Insee, nous pouvons encadrer la seule contribution du Covid19 à la mortalité 2020, comprise entre 30 088 et 42 144 décès, soit une augmentation par rapport à 2019 située entre 5% et 7%, et non les 9% annoncés intégrant les évolutions structurelles de la société.
2.3 – L’analyse de « Décoder l’Eco »
L’analyse de la chaine YouTube « Décoder l’Eco » montre bien, sous forme dynamique, le poids que peut présenter cette évolution structurelle de notre société. Les chiffres auxquels il aboutit sont légèrement différents, lié à la diversité des chiffres Insee pour un même objet.
Il met également en exergue la grippe de 2017, qui proportionnellement a eu un impact aussi important, voire plus important que l’épidémie de la Covid19 en France.
Une deuxième vidéo explique plus précisément la comparaison avec la grippe de 2017, qui a reçu dans la foulée une critique du Monde, à laquelle l’auteur a ensuite répondu.
2.4 – Une surmortalité nulle en deça de 65 ans
Comme on l’a vu, le taux de mortalité a globalement augmenté en 2020, en passant de 9,1 à 9,8/9,9 pour mille habitants.
L’évolution de ce taux est négative ou quasi nulle pour les moins de 65 ans et il augmente pour les plus de 65 ans. Ce qui signifie que 2020 a été une année plus bénéfique, en terme de mortalité, pour les moins de 65 ans que l’année 2019.
Vu sur une durée plus longue, on constate que le taux de mortalité sur les 65-75 ans est inférieure aux taux de mortalité des années 2000 (en pour mille).
2.5 – Comparaison avec 2017
L’année 2019 était une année sans évènement marquant d’un point de vue sanitaire, contrairement à l’année 2017, marquée par un fort épisode viral, avec la grippe de l’hiver 2017, qui aurait fait près de 14 000 morts, avec une surmortalité constatée (on parle même de 19 000 décès en excès).
Il nous semblait intéressant de comprendre les impacts d’un événement similaire sur la pyramide des âges de 2020.
Notre analyse de la mortalité âge par âge de 2017, projetée sur la pyramide des âges de 2020 nous donne un chiffre de 644 000 décès, versus les 667 000 décès constatés réellement sur 2020.
De notre point de vue, au final, la gravité de l’épidémie de 2020 semble avoir été plus importante que celle de 2017, en intégrant l’évolution structurelle de la pyramide des âges, dans des proportions qui restent toutefois faibles (environ 3%).
3. La politique sanitaire en partie responsable de la mortalité
3.1 – Une absence de soin mortifère amplifiée par une euthanasie masquée
L’analyse « COVID-19 – du mythe aux statistiques » s’aventure également à expliquer les raisons de la surmortalité de 2020.
Quatre facteurs expliquent notamment les raisons de cette surmortalité face à un virus nouveau, qui, dans le giron d’un mouvement d’hystérie mondial, a fait paniquer l’exécutif :
- Diminution du nombre de lits dans les hôpitaux, dans un contexte de vieillissement de population, comme en témoignent le Panorama des établissements de santé, (édition 2019, publié par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), rattachée au ministère de la Santé) avec la suppression de 69 000 lits entre 2003 et 2017, ou encore un rapport de l’OCDE : en 15 ans, le nombre de lits a baissé de 15 % à l’hôpital, alors que la population a augmenté de 10 %. La conséquence est un déficit de soins pour les personnes malades obligées à rester à domicile, selon la politique des 4 D : Dodo, Doliprane, Domicile, et souvent hélas, Décès…
- Restriction de la liberté de prescription pour les 226.000 praticiens français, dont près de 2000 d’entre eux, regroupés dans le collectif « COVID 19-laissons les médecins prescrire », sont en rupture avec les stratégies de l’exécutif dans la gestion de la crise sanitaire, et dénoncent ce qu’ils appellent une médecine d’Etat. L’idéologie sanitaire centralisatrice a pu empêcher nombre d’entre eux de prescrire librement, notamment certains antibiotiques tels l’azithromycine, ce qu’ils avaient toujours fait lors d’épidémies précédentes.
- Euthanasie des malades dans les Ehpad : le 28 mars 2020, un décret élargissait la prescription du Rivotril injectable, en particulier dans les Ehpad, aux patients âgés en détresse respiratoire, que l’on soupçonnait d’être atteints du Covid. Cette publication a été suivi d’effets massifs sur la délivrance de Rivotril injectable par les pharmacies : on note ainsi une énorme surconsommation de ville qui représente 13 490 ampoules, et dans le milieu hospitaliers, une surconsommation de 11 323 ampoules. Au total, 24 813 ampoules ont été délivrées suite à ce décret, ce qui représente 3;25 fois la consommation annuelle ordinaire de Rivotril injectable. Le reportage « Covid-19 : que se passe-t-il vraiment dans les Ehpad ?« , diffusé sur France 3 le 18 novembre 2020 a montré le visage exact de cette euthanasie qui ne dit pas son nom.
- Politiques restrictives de confinement ou de port obligatiore du masque, qui ont affaiblit physiquement et psychologiquement l’ensemble de la population : isolement, arrêt des pratiques sportives, sous-oxygénation, etc.
Pour être tout à fait juste, il faudrait intégrer la diminution des décès liés au confinement comme évoqué dans l’analyse de l’Insee, liée aux moindres accidents de la route ou à la moindre criminalité, dans des proportions marginales.
Nous revenons en tout cas en détail sur l’ensemble de ces notions dans l’argument ayant trait à la saturation du système hospitalier.
3.2 – Au final, une piètre performance de la France
Au 17 février 2021, la France est le 22ième pays de forte mortalité avec une mortalité de 1267 morts par million d’habitants, sur un classement total de 221 pays, quatre fois au-dessus de la moyenne mondiale (312). Elle se situe donc dans le top 10% des pays qui ont le plus fort taux de mortalité.
Nous avons devant nous, parmi les pays de plus de 5 millions d’habitants : la Belgique, le Royaume-Uni, la Tchéquie, l’Italie, les Etats-Unis, la Bulgarie, la Hongrie, le Pérou, l’Espagne et le Mexique.
Et derrière : la Suède qui n’a pas confiné le pays, la Colombie, la Suisse, la Slovaquie, l’Argentine, le Brésil dont le président a été fortement critiqué en France, la Pologne, le Chili, la Bolivie, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Equateur, l’Afrique du Sud, l’Allemagne et bien d’autres pays. N’oublions pas que 200 pays, soit près de 90% des pays, ont fait mieux que la France.
Pour que les comparaisons soient pleinement pertinentes, il faudrait prendre en considération la structure démographique du pays : un pays jeune souffrira moins de la Covid qu’un pays âgé. Au-delà de cette limite, ce classement traduit, malgré tous les effets d’annonce, la gestion catastrophique de l’épidémie dans notre pays.
4 – Mise en perspective
4.1 – Prise de recul sur le siècle passé
La mortalité varie au cours du temps en fonction de plusieurs facteurs :
- L’état démographique du pays : nombre d’habitants, pyramide des âges, taux de natalité…
- Les gains d’espérance de vie : permis par l’augmentation du confort (chauffage,…), la diminution de la précarité, l’amélioration de l’alimentation et une progression de la qualité des soins de santé…
- Les maladies : maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires et cancers) et maladies de sociétés (tabagisme, alcoolisme, accidents de circulation, suicides, etc.).
- Les aléas de divers ordres : guerres ou guerres civiles, catastrophes naturelles, maladies et épidémies, crises économiques…
- La gouvernance, l’organisation et le financement du système de santé : même avec le meilleur système de santé, si le système de prise de décision et de pilotage est défectueux, les résultats peuvent être désastreux. Une question centrale ici : l’indépendance des décideurs face au lobbying de l’industrie pharmaceutique.
- Note : les nombres de décès pendant la Première Guerre mondiale ne comprennent pas les pertes militaires, soit approximativement 1 350 000 personnes entre 1914 et 1918. Les nombres de décès pour la période 1939-1945 ne comprennent pas non plus les décédés par faits de guerre, soit approximativement 600 000 personnes.
Quatre grandes périodes depuis le milieu du 19ième siècle :
- Avant le 20ième siècle à la fin de la seconde guerre mondiale : selon le cadre théorique de la « transition épidémiologique », développé par A. Omran, les avancées sont dues à la seconde phase de son canevas, c’est à dire « l’âge du recul des pandémies » qui s’étend de la seconde moitié du 18e siècle jusqu’à la période de l’entre-deux-guerres. Cette période est marquée par la raréfaction des épidémies et par le recul des maladies transmissibles d’origine virale, microbienne ou bactérienne. L’espérance de vie à la naissance augmente de 30 à 50 ans. L’évolution devient plus régulière au fil du temps malgré l’impact de quelques poussées épidémiques (le choléra de 1854 en France et de 1866 en Belgique, la variole de 1871 en Belgique, etc.), de la guerre franco-prussienne de 1871 en France, de la grippe espagnole de 1918-1919 et des deux guerres mondiales.
- De la fin de la guerre à la fin des années soixante : selon cette même théorie, il s’agit ici de « l’âge des maladies dégénératives et des maladies de société » durant lequel le rythme de baisse de la mortalité fléchit. La quasi-disparition des maladies infectieuses comme causes de décès est compensée par le développement des maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires et cancers) et des maladies de sociétés (tabagisme, alcoolisme, accidents de circulation, suicides, etc.). De fait, entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fin des années 1960, les progrès de l’espérance de vie ralentissent dans les pays d’Europe du Nord, de l’Ouest et du Sud, alors qu’ils stagnent (Pologne), voire fléchissent (Russie), dans les pays de l’Europe de l’Est.
- De 1970 à 2010 : cette 3e phase ne marque pas la fin de l’évolution de la mortalité. Dès le début des années 1970, l’espérance de vie augmente à nouveau régulièrement, surtout grâce au recul important des maladies cardio-vasculaires et à l’adoption de comportements individuels plus favorables à la santé.
- De 2006 à maintenant : le nombre de décès augmente depuis 2006. Cette hausse résulte du vieillissement de la population vivant en France. En effet, les générations sont de tailles inégales et les plus anciennes deviennent plus nombreuses ; le nombre de décès et le taux global de mortalité augmentent logiquement. Cependant, pris séparément, les taux de mortalité à chaque âge baissent presque tous.
4.2 – Projection sur les 50 prochaines années
Le mercredi 9 mars 2016, l’Ined (Gilles Pison, Laurent Toulemon, Population et Sociétés, n° 531, mars 2016) a dévoilé une étude révélant que le nombre de décès va augmenter en France dans les années à venir après avoir été stable pendant 70 ans.
Le HuffingtonPost du 9 mars 2016 donne un écho à cette étude et expliquer les deux raisons expliquant pourquoi cette hausse n’est pas survenue plus tôt.
« La première raison, c’est l’augmentation de la durée de vie tout au long de ces 70 dernières années. Régulièrement, l’Insee prévoyait une augmentation des décès (voir les courbes en pointillés dans le schéma ci-dessus) mais se trompait. Et pour cause : personne n’avait prévu que l’espérance de vie augmenterait autant. En 1979, les spécialistes visaient une hausse de 0,8 ans entre 1975 et 2000. Raté, l’espérance de vie a augmenté de 6 ans sur la même période. Le nombre de décès a donc été surestimé. Même erreur dans les projections de 1986, qui prévoyaient une augmentation de l’espérance de vie de 1,9 an entre 1985 et 2000. Celle-ci a en fait été de 3,7 ans ».
« La deuxième raison qui n’a rien à voir avec la première : les classes creuses nées pendant la Première guerre mondiale sont décédées. Explications : entre 1915 et 1919, les naissances ont été environ deux fois moins nombreuses que pendant les années d’avant et d’après-guerre. « Il en résulte un ‘manque relatif’ de décès visible », expliquent les auteurs de l’étude ».
Même avec des fortes hypothèses en matière d’augmentation de l’espérance de vie (7,6 ans entre 2007 et 2060), les projections de l’Insee annoncent une hausse à près de 770.000 décès par an vers 2050.
Cette hausse est liée aux décès à venir des générations de baby-boomers entre 1946 et 1973. Ce phénomène, conjugué à l’extinction des classes creuses de la première Guerre mondiale font que, irrémédiablement, le nombre de décès en France va augmenter.
Les auteurs de l’étude de l’Ined concluent :
Même dans un scénario improbable où des innovations majeures en matière de lutte contre le vieillissement biologique permettraient à l’espérance de vie de faire un bond rapide de 10 à 20 ans, on n’échapperait pas à une forte hausse du nombre de décès quand viendrait le moment de la mort pour les baby-boomers, leurs propres décès n’étant alors retardé que d’une à deux décennies.
5 – En conclusion
L’objet de notre analyse ne consiste pas à dire que l’épidémie que nous avons connue n’était pas grave. Les chiffres que nous mettons en avant sont évidemment importants et derrière ces chiffres, ce sont unitairement autant de drames personnels et familiaux.
Nous avons conscience, comme le rappelle Le Monde que « le bilan de cette dernière ne se résume pas aux morts. Le coronavirus SARS-CoV-2 a aussi affecté des dizaines de milliers de patients, hospitalisés pour des formes aiguës de la maladie, avec des séquelles encore difficiles à quantifier ». Simplement, toutes choses étant égales par ailleurs (il y également des séquelles après de fortes grippes ou autres virus), cette crise ne justifiait pas la crise de panique et les privations de libertés que nous avons subies et qui, hélas, semblent s’accentuer à l’avenir.
Nous savons qu’irrémédiablement, sauf changement de cap politique majeur, avec le vieillissement de la population et la destruction programmée de notre système de santé, avec la gouvernance autoritaire que nous avons connue et la trop grande proximité du pouvoir avec les lobbies pharmaceutiques, notre mortalité de peut qu’augmenter de manière significative lors des 50 prochaines années.
Nous vivrons avec d’autres virus et ces derniers ne devront jamais servir de prétexte compassionnel visant à la suppression de nos libertés fondamentales.